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Les pôles
DES MARGES DEVENUES CENTRALES
Les pôles ont longtemps été perçus comme des périphéries, voire des marges du territoire national, c’est-à-dire des espaces sous domination d’un centre géographique et politique qui en est éloigné. Ainsi, plus de 5 300 km séparent l’État d’Alaska et Washington.
Cette marginalité des régions polaires est d’autant plus ancrée dans les représentations communes que les projections cartographiques les plus répandues les font disparaître aux confins de la page, au-delà des cercles polaires limités par les parallèles de 66° 34’ de latitude nord et sud. Suscitant tout à la fois un intérêt scientifique, économique et politique de la part des pays occidentaux, ces régions, autrefois perçues comme des terres vides et hostiles deviennent au fil du temps des espaces convoités pour leurs ressources et peu à peu partagés, exploités ou sanctuarisés. Les territoires polaires sont alors pour les pays occidentaux des espaces pour l’exploration et la conquête : une frontière à investir, coloniser et développer, alors que les populations autochtones représentent 15 à 20 % des quatre millions de personnes vivant au nord du cercle polaire.
Cette marginalité des régions polaires est d’autant plus ancrée dans les représentations communes que les projections cartographiques les plus répandues les font disparaître aux confins de la page, au-delà des cercles polaires limités par les parallèles de 66° 34’ de latitude nord et sud. Suscitant tout à la fois un intérêt scientifique, économique et politique de la part des pays occidentaux, ces régions, autrefois perçues comme des terres vides et hostiles deviennent au fil du temps des espaces convoités pour leurs ressources et peu à peu partagés, exploités ou sanctuarisés. Les territoires polaires sont alors pour les pays occidentaux des espaces pour l’exploration et la conquête : une frontière à investir, coloniser et développer, alors que les populations autochtones représentent 15 à 20 % des quatre millions de personnes vivant au nord du cercle polaire.
Les changements climatiques qui alarment les scientifiques dès la fin du XXe siècle viennent bouleverser ce qui était jusqu’alors perçu par les pays occidentaux comme un « anti-œcoumène », un royaume de la glace et du froid. Les pôles désormais ont en commun aux yeux du monde d’être des zones particulièrement vulnérables face aux changements climatiques. Les rapports scientifiques alertent sur l’érosion littorale, l’augmentation des températures moyennes et la fonte de la banquise, du pergélisol et des calottes glaciaires du Groenland ou de l’Antarctique. En outre, l’année 1989 est marquée par des désastres environnementaux sans précédent associés au transport maritime, comme le naufrage du Bahia Paraiso en Antarctique ou du pétrolier Exxon Valdez au sud de l’Alaska, qui provoquent d’immenses marées noires. Mais ces transformations font également miroiter l’émergence de nouvelles routes commerciales et la découverte de ressources abondantes rendues plus accessibles.
