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Point sur
Après des siècles de compagnonnage, la place de l’homme dans la gestion des forêts est aujourd’hui contestée. On ne compte plus les appels à laisser la forêt tranquille, comme si elle était un trésor à préserver, à garder pur et intact. Ces appels ne sont pas le seul fait de citadins romantiques, en mal de nature. On constate que des appels similaires sont déjà eu lieu au XIX e siècle, notamment parmi les artistes de Barbizon, et qu’ils sont aujourd’hui pour certains lancés par les plus grands spécia-listes de la forêt. Dans la forêt, rien ne va plus ? Face au réchauffement climatique, alors même que la forêt semble être un levier de lutte, tout se passe comme si nous doutions de ce qu’il faut faire : rendre la forêt à la nature ou planter des forêts artificielles ?
Y a-t-il encore des forêts naturelles ?
En février 2019, le botaniste Francis Hallé a lancé une association pour tenter de recréer une forêt« primaire » en Europe de l’Ouest. Il s’agit de créer une forêt libre de toute intervention humaine, sans exploitation. La dernière forêt qui rassemble ces critères sur le continent européen est la forêt polonaise de Bialowieza. Mais elle est particulièrement menacée et l’idée du botaniste spécialiste des canopées des forêts tropicales, notamment de Guyane, est de créer une forêt de 70 000 hectares minimum, en plaine et en situation transfrontalière, pour que la nécessaire coopération oblige à une nouvelle forme de gestion, ou plutôt de non-gestion puisqu’il s’agirait d’y interdire toute coupe de bois, chasse et cueillette de champignons .La seule activité permise serait la déambulation sur des passerelles en bois établies à 50 centimètres au-dessus du sol, comme dans les grands parcs américains, pour ne pas perturber la vie du sol superficiel (l’humus) ou le développement des racines. Deux sites sont à l’étude, l’un dans les Ardennes, l’autre dans les Vosges, à cheval sur les frontières belge et allemande. Le botaniste évalue à six siècles le temps nécessaire pour revenir à une forêt primaire.