L’Etat Monarchique – Les compléments numériques

Documentation Photographique N°8158

Les Activités Pédagogiques

Les vidéos

Face au doc 1 : Le roi François Ier et sa cour

Face au doc 2 : Le conseil du roi sous Louis XIV

Face au doc 3 : La monarchie sous la pression des États

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Point sur

L’État Monarchique

LA MONARCHIE FRANÇAISE, UN ÉTAT SINGULIER ?
Une famille, trois branches

La monarchie française se distingue de ses voisines européennes dès la période médiévale. Sa première particularité tient en partie au hasard : après l’élection d’Hugues Capet en 987, la dynastie connaît une remarquable stabilité jusqu’aux fils de Philippe le Bel : cette période est marquée par une première affirmation du pouvoir royal. C’est ce que l’on appelle parfois le “miracle capétien” : pendant plus de trois siècles, il y a toujours eu un fils pour succéder au père et, ce qui n’est pas négligeable, les frères puînés n’ont jamais cherché à remplacer l’aîné. Par comparaison, l’Angleterre connaît une forte instabilité à la mort d’Henri Ier Beauclerc en 1135 (période dite de l’Anarchie), puis lors des conflits autour de la succession d’Henri II, à la fin du xiie siècle.

Cela n’empêche pas des évolutions institutionnelles, mais le pouvoir royal y demeure plus fragile, d’autant que les grands féodaux pèsent de tout leur poids en s’appuyant notamment sur la Magna Carta (1215). Par comparaison, Philippe Auguste (1180-1223), Louis IX (1226-1270) et Philippe le Bel (1280-1314) apparaissent comme des rois forts, dont le pouvoir repose sur leur domination de la pyramide féodale : ils sont suzerains, c’est-à-dire qu’ils sont les seuls dans le royaume à ne pas avoir de seigneur. Cette situation leur permet d’étoffer l’administration centrale et locale.

En 1328, à la mort de Charles IV, dernier fils de Philippe le Bel, la lignée directe des Capétiens ne peut plus fournir ni fils ni frère. Les barons optent alors pour Philippe VI de Valois, fils d’un frère de Philippe le Bel, contre Édouard III, roi d’Angleterre et fils d’Isabelle de France, elle-même fille de Philippe le Bel.
Cette décision acte définitivement une autre particularité de la monarchie française :
la filiation masculine intégrale. Aucune femme ne peut accéder au trône et toute branche, dont la tête est une femme, est “morte” (aucun de ses membres ne peut devenir roi).
La contestation de cette succession vient d’abord de l’extérieur du royaume (cause de la guerre de Cent Ans), et non de l’intérieur, où la suture entre les branches capétiennes est vite réalisée, à la fois dans les esprits, le droit et les ouvrages d’histoire composés dans l’abbaye de Saint-Denis.
Les Valois règnent sans contestation jusqu’à la mort d’Henri III en 1589.
Leur lignée s’éteint alors faute d’héritier mâle. La Couronne passe en vertu de la loi de succession par ordre de primogéniture masculine aux Bourbon : Henri de Navarre, chef des protestants, est le cousin du roi au vingt-deuxième degré. Il abjure le calvinisme le 25 juillet 1593 et reconquiert son royaume. Il faut cependant attendre la naissance d’un héritier mâle, le futur Louis XIII, le 27 septembre 1601, pour enraciner la nouvelle maison capétienne.

La version numérique du « Point Sur »

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