Les Mobilités – Les compléments numériques

Documentation Photographique N°8159

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Face au doc 3 : Les mobilités à Dacca au Bangladesh

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Point sur

Les mobilités

UN CHAMP D’INVESTIGATION NOUVEAU POUR LA GÉOGRAPHIE

La pandémie de Covid-19 a montré la prégnance des mobilités dans notre monde contemporain. La propagation du virus, de proche en proche, à micro-échelle, a provoqué des tentatives de limitation très forte des mobilités, internationales et locales, pour en ralentir la progression. Mais si la Covid-19 doit beaucoup aux mobilités, il en est de même des outils mis en place pour la juguler, avec l’arrivée très médiatisée des masques acheminés par avion depuis la Chine, le transport de malades en direction d’autres hôpitaux et la diffusion des vaccins.

La mobilité est plus qu’une simple translation d’un point A à un point B.
Elle accompagne, précède et prolonge le déplacement, que l’on pense au succès des jeux sur téléphone portable et des écouteurs dans les transports en commun, à l’accumulation des ressources (financières et autres) nécessaires pour entamer un parcours migratoire, ou encore aux traces laissées par la mobilité (cadenas accrochés par les touristes, empreinte carbone liée aux déplacements, etc.).
Pour le dire autrement, la mobilité relève autant d’un rapport (passé, présent et futur) aux lieux que d’un changement de lieu.
De plus, si une attention forte est prêtée aux mobilités des êtres humains, elles sont en interdépendance avec les mobilités d’objets, d’animaux, de marchandises, d’idées, de modèles urbains, de capitaux, de flux d’informations et numériques et font donc pleinement partie des approches scientifiques en termes de mobilités.
Le champ des mobilités connaît de multiples dynamiques. Évoquons-en déjà deux d’entrée de jeu. La première relève, dans une logique critique et réflexive, d’une attention aux mobilités comme objet de discours, d’idéologies et de valeurs de la part des acteurs.
Dans le monde du travail, les injonctions à la mobilité, relevant de formes de « flexibilité » de la main d’œuvre, pour décrocher un emploi ou pour ne pas le perdre, sont nombreuses, quitte à faire de longues navettes ou à déménager loin de son entourage, non sans effets importants sur le bien-être des individus. Nombre de travaux ont montré la portée et les conséquences de ces discours, liés à des conceptions néolibérales du travail, ils ont aussi pointé a contrario l’importance de ce qui se construit dans l’immobilité relative : l’implication dans la vie économique ou associative locale peut être à l’origine de ressources importantes, notamment d’accès à l’emploi, qu’on qualifie de capital d’autochtonie.
Plus largement, l’étude des mobilités se penche désormais davantage sur les différentes formes d’immobilité, à l’image du télétravail.

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